Alberta

Portrait général

Parfois surnommée l’autre belle province, l’Alberta est l’endroit où les plaines de l’Ouest canadien rencontrent les Rocheuses. Important moteur économique du Canada, reconnue pour ses ressources naturelles, elle est la quatrième province la plus peuplée au pays. La population francophone y est également en pleine croissance; ils sont 34 000 à Edmonton et 29 000 à Calgary, en plus d’être présents à Lethbridge, Banff, Jasper, Fort McMurray et dans les communautés historiques de Saint-Paul, Plamondon, Lac La Biche et Rivière-la-Paix.

Chiffres sur la francophonie

  • Connaissance du français : 268 605 personnes
  • Français première langue officielle : 88 140 personnes
  • Français langue maternelle : 86 710 personnes

Source : Statistique Canada, Recensement de 2016

Historique

Au temps des voyageurs, c’était le français qui régnait au Fort Edmonton, construit en 1795 par la Compagnie de la Baie d’Hudson. Un siècle plus tard, une forte vague migratoire amenait en Alberta des colons de toutes les origines qui venaient acquérir des terres fertiles et chercher la prospérité dans l’Ouest. Le français est alors devenu une langue secondaire et, vers la fin du 19e siècle, des prêtres colonisateurs ont entamé une vaste campagne de recrutement au Québec et en Nouvelle-Angleterre.

Un réseau d’écoles française s’est développé avec l’aide de l’Église. Protégé par les dispositions linguistiques créant les provinces de la Saskatchewan et de l’Alberta en 1905, l’enseignement catholique public en français se maintiendra jusque dans les années 1930. La même période voit la création de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), chargée notamment de pourvoir les écoles françaises d’instituteurs bilingues. En 1993, les Franco-Albertaines et les Franco-Albertains obtiennent la gestion de leurs écoles.

Avec l’influx de francophones provenant des autres provinces et de l’immigration, les institutions francophones prolifèrent en Alberta et à certains endroits, comme à Brooks, c’est l’immigration qui a créé la communauté et les services en français.

La vie en français

Éducation

Santé

Deux centres de santé créés par et pour la communauté francophone :

Économie et emploi

Le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) est le principal intervenant en matière de développement économique et d’employabilité. Il coordonne notamment le Réseau Concerto, qui rassemble plusieurs municipalités bilingues de l’Alberta.

Culture

L’Alberta compte plusieurs événements et associations à caractère culturel francophones, dont :

Deux grands répertoires de services et d’activités en français en Alberta :

  • Francalta est un répertoire d’activités en français dans la province
  • Le 1-888-580-ALLÔ est un centre d’information bilingue sur les services en français disponibles en Alberta

Médias

Outre un grand nombre de radios et de télés disponibles par câble, satellite et Internet, l’Alberta compte des médias provinciaux et régionaux de langue française, dont:

  • Deux radios communautaires francophones, l’une dans la région de Plamondon – Lac La Biche (CHPL-FM) et l’autre dans la région de Rivière-la-Paix (CKRP-FM), et une troisième qui ouvrira ses portes à Edmonton dans la prochaine année.
  • Un journal provincial hebdomadaire, Le Franco
  • Deux chaînes de radio de Radio-Canada, Ici Première et Ici Musique (à partir d’Edmonton et de Calgary)
  • La Télévision de Radio-Canada (à partir d’Edmonton et de Calgary)
  • Une télévision communautaire à Edmonton, Alta TV, distribuée sur le réseau du câblodistributeur Shaw, ainsi que l’émission « Hello-Bonjour Calgary! », également distribuée sur Shaw

Immigration

Emploi

L’Alberta bénéficie d’une économie diversifiée basée sur l’élevage, l’agriculture, les hydrocarbures, les industries pétrochimiques et les énergies électriques. Les secteurs d’emploi actuellement les plus en demande à travers la province sont les suivants (source : Alberta Labour’s Market Highlights 2016) :

  • Le secteur récréatif, sportif et culturel
  • Le secteur éducatif
  • Le secteur de la santé
  • Le secteur du commerce et des services
  • Le secteur administratif et financier

Services d’établissement

Les centres d’accueil et d’établissement en Alberta sont des organismes à but non lucratif qui offrent aux nouveaux arrivants des services d’information et d’orientation, de l’appui pour la recherche de logements, de l’accompagnement pour les services sociaux, la santé et l’éducation, pour se construire un réseautage et plus encore. Ce sont les piliers de l’établissement à travers la province, avec des bureaux dans plusieurs localités :

Pour en savoir plus sur le type de services et de ressources disponibles dans plusieurs régions albertaines, il est possible de se rendre sur le lien suivant, qui donne accès à des fiches spécifiques d’accompagnement par région.

À quoi vous attendre

Climat

L’Alberta connaît des étés ensoleillés, avec des températures moyennes variant de 22 à 28 degrés Celsius en juillet. En hiver, les masses d’air provenant de l’Arctique peuvent produire des températures très froides, quoique la température moyenne en janvier varie de 0 degrés à Lethbridge à -12 à Fort McMurray. Dans le sud de la province, le chinook – un vent chaud provenant des montagnes – peut souvent amener des températures plus clémentes en hiver.

Géographie

La partie sud de l’Alberta est l’endroit où les plaines de l’Ouest rencontrent les Rocheuses; dans l’ouest de la province, on trouve des parcs nationaux d’une grande beauté (Banff et Jasper), ainsi que des centres de ski. Une bande de forêt-parc au centre de l’Alberta contient les terres les plus fertiles de la province, tandis que le nord est majoritairement recouvert par la forêt boréale. Le corridor Calgary-Edmonton est le plus peuplé de la province (près des deux tiers des Albertaines et Albertains habitent l’une de ces deux villes), tandis que les régions rurales comptent pour un peu moins de 20 % de la population.

Accès

L’Alberta est aisément accessible par la route. Au sud, l’autoroute 1 relie Regina et Vancouver à Calgary, tandis que plus au nord, la 16 relie Saskatoon et Prince Rupert (sur la côte pacifique) à Edmonton. L’Alberta possède un réseau routier bien développé qui relie facilement et rapidement les grands centres urbains et les régions rurales; de plus, c’est à partir de l’Alberta qu’on peut se rendre par la route jusqu’aux Territoires du Nord-Ouest, tandis que Grande Prairie, dans l’ouest de l’Alberta, est le kilomètre zéro de l’autoroute Mackenzie qui mène au Yukon. Deux aéroports internationaux, à Calgary et Edmonton, reçoivent des vols en provenance des autres grandes villes canadiennes.

En savoir plus

Bons coups de la francophonie

  • Une radio francophone en Alberta : en 1949, les Franco-Albertains se sont mobilisés et ont amassé 140 000 $ afin de se doter d’une radio privée. Cette radio se voulait un moyen de communication afin de permettre aux francophones répartis partout dans la province de s’entendre.
  • La vente de la radio CHFA à Radio-Canada : dans les années 1970, Radio-Canada achète la radio et le terrain sur lequel se trouve l’antenne de celle-ci pour la somme de 4 millions $. Les Franco-Albertains créent alors la Fondation de l’ACFA qui génère des fonds pour l’organisme porte-parole. Évaluée aujourd’hui à plus de 12 millions $, la Fondation offre une certaine indépendance à l’ACFA.
  • La Loi de l’ACFA : dans les années 1960, le juge André Miville-Deschênes, Me Louis A. Desrochers et d’autres leaders de la communauté ont fait passer la Loi de l’ACFA, qui confère à l’association un mandat de la province de l’Alberta d’agir comme porte-parole de la francophonie albertaine, d’assurer le développement de la communauté et de revendiquer au nom de celle-ci.
  • La cause Mahé et la gestion scolaire : voulant établir une école francophone à Edmonton pour leurs enfants, trois Franco-Albertains ont dû mener une lutte importante, peu après l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés. La décision de la Cour suprême dans la cause Mahé, en 1990, a eu des répercussions et des impacts importants à travers tout le pays et a contribué au développement de l’éducation en français non seulement en Alberta, mais partout au Canada.

Les principaux organismes francophones

Cinq attractions francophones à voir absolument

  • L’Assemblée législative de l’Alberta et le monument « L’empreinte francophone », érigé en hommage aux francophones de la province.
  • Le quartier francophone de la ville d’Edmonton qui inclut La Cité francophone, le Campus Saint-Jean et de nombreuses entreprises
  • Le quartier Rouleauville de Calgary, un circuit pédestre qui permet de découvrir le quartier historique francophone de la ville.
  • Les 35 murales de la ville de Legal – la plus grande collection de murales francophones du Canada – qui illustrent le patrimoine francophone du village.
  • Établie en 1853, la mission du Lac La Biche devient dans les années 1870 l’une des plus importantes missions des Oblats dans l’Ouest. Le site historique national comprend plusieurs bâtiments d’intérêt, dont le couvent qui date de 1894. 

Cinq personnalités franco-albertaines qui ont marqué l’histoire du Canada

  • Marie-Anne Lagimodière, née Gaboury (1780-1875), a été la première femme de descendance européenne à voyager dans l’Ouest canadien et à s’y établir. Elle était aussi la grand-mère de Louis Riel, père fondateur du Manitoba. La 91e avenue d’Edmonton, dans le quartier francophone, porte son nom.
  • Professeure émérite et écrivaine en résidence au Campus Saint-Jean, France Levasseur-Ouimet a entre autres publié huit livres sur l’histoire des Franco-Albertains et des Franco-Albertaines et complété le film Par cœur, sur l’histoire de l’éducation en français en Alberta. Ella a aussi présidé l’Association canadienne française de l’Alberta de 1989 à 1991.
  • L’avocat Louis A. Desrochers (1928-2015) a milité pour les services juridiques et l’éducation en français en Alberta. Il a aussi contribué à la fondation du Collège Saint-Jean et été directeur de la radio francophone CHFA d’Edmonton, en plus d’être président de l’Association canadienne-française de l’Alberta de 1962 à 1964.
  • Georges A. Arès, né en 1944, est un avocat qui a été un défenseur de la francophonie tant au niveau provincial qu’au niveau national. Il a été président, puis directeur général de l’Association canadienne-française de l’Alberta avant de devenir président de la Fédération des communautés-francophones et acadienne du Canada (2000-2005).
  • Eugène C. Trottier, décédé en 2014, a consacré 30 ans de sa carrière à gérer de nombreux services de l’Association canadienne-française de l’Alberta, dont le membership, les relations publiques, les nouvelles adhésions à l’association, l’organisation des régions et la sécurité familiale (service coopératif provenant de l’Assurance vie Desjardins/Lévis-Québec).